FRANCAIS
TEMOIGNAGES
RETOUR / BACK / RÜCKWÄRTS
 EVIDENCES
ENGLISH

« Des bottes de mon père à celle de l'Equipement »

cliquer pour agrandir / click to enlarge / Vergrössern hier
par CHRISTIAN
[AM 071]

[†2005]


RETOUR / BACK / RÜCKWÄRTS
SUITE / NEXT / VORWÄRTS

Le temps de l'usine :

       Je suis rentré à l'usine, à l'âge de 16 ans. On y fabriquait des encadrements de postes de télévisions. J'y allais à vélo. Le plus souvent possible, j'y allais en bottes en caoutchouc. Arrivé à l'usine, je laissais mes bottes dans mon placard; je ne me souviens pas que mes collègues portaient des bottes dans l'usine. Une fois, —je devais avoir environ 18 ans—alors que je rentrais de boulot, vers minuit, j'ai dérapé et je suis tombé dans un fossé. Mes bottes étaient remplies ; j'avais les pieds trempés !

       Dans ces moments-là, je me souviens du mécanicien d'à côté du bar de ma mère, qui lavait aussi les voitures, en bottes Baudou, noires. Je restais alors à nettoyer le trottoir, devant la boutique, uniquement pour le voir. Et quand il s'absentait, il laissait la clef à ma mère pour les clients qui voulaient du gaz ou de l'essence... Devinez qui s'est proposé pour la "bonne cause" !? Ses bottes m'allaient bien : il avait de grands pieds ! Je ne me privais pas, après avoir servi un client, de les caresser sous la véranda. Une fois même, je les avais aux pieds, quand un client arriva; timide et pris de panique, je m'enfuis.

A l'Équipement :

      Je suis "rentré" à l'Équipement d'Eure-et-Loir à l'âge de 20 ans. Voici comment cela s'est passé:

       J'avais 19-20 ans et je travaillais encore à l'usine, mais je rentrais manger le midi. Quatre ou cinq gars, qui travaillaient à l'Équipement, venaient régulièrement sur Unverre; et à chaque fois, ils apportaient leurs casse-croûte dans le bar de ma mère qui leur servait à boire. Certains étaient en bottes en caoutchouc.

       Ils venaient parfois avec le camion-goudron ("l'émulsionneuse"). Je les avais déjà observés travailler "au goudron" : ils portaient des bottes de caoutchouc noires qu'ils ne mettaient pas dans le bar ! J'en déduisis donc qu'ils les laissaient dans le camion. Une fois, je suis allé voir dans leur camion. Je les ai aperçues et j'allais fouiller, quand un gars qui était resté à l'intérieur me vit et me demanda ce que je faisais là. Pris de court, je partis en courant. (Depuis, ce gars est devenu mon chef !)

       Un jour, le chef d'Équipe est venu amener une affiche dans le café pour inscription au concours de l'Équipement. Le gars a dit à ma mère que ce pourrait être bien pour moi, mieux que l'usine —qui allait d'ailleurs péricliter peu après. Le soir même, ma mère m'en parla. Évidemment, ça trottait fort dans ma tête ! Ca m'a tout de suite emballé, à l'idée de pouvoir travailler tout le temps en bottes en caoutchouc. Bien sûr, pour la forme, j'ai dit à ma mère que j'étais un peu triste de quitter mes copains d'usine.

       J'ai passé le concours de l'Équipement vers 1970; je suis entré à l'Équipement, à Brou, en 1971. Je rentrais tous les soirs chez ma mère. Je me souviens bien des années 78 à 80 : le marchand de bestiaux de Brou envoyait ses ouvriers travailler à Unverre. Quand ceux-ci revenaient du boulot, ils étaient toujours dans leurs tenues de travail, bien crades. Le bureau de tabac d'à côté ne les appréciait guère : ils salissaient tout avec leurs bottes merdeuses, des Aigle, pour la plupart, kaki ou marron. Ils sont donc très vite devenus des clients fidèles... du café de ma mère. C'est, bien sûr, moi qui les servais. Ils quittaient tard, ils buvaient le Pernod. Ma mère, après leur passage, nettoyait le café...

Pour conclure:

       Dès que j'ai travaillé, je me suis acheté des bottes. Ma première paire fut une paire de bottes en P.V.C. La paire de bottes qui m'a le plus botté, c'est celle qu'on portait à l'Équipement, dans les années 80-90, des Etché noires, non toilées: le modèle "Clark".
       Ma collection de bottes a commencé plus tardivement; en fait en 1991, lorsque Pascal est venu chez moi. Puis elle a bien augmenté durant le temps où j'étais avec Jean-Pierre.

Témoignage
de Christian
Christian est décédé
en mai 2005.

RETOUR / BACK / RÜCKWÄRTS


SITE WEB / WEBSITE
RETOUR GALERIE / BACK TO GALLERY / ZURÜCK ZU GALERIE
NOUVEAU / NEW / NEU
SITE WEB / WEBSITE
RETOUR TEXTES / BACK TO TEXTS / ZURÜCK ZU TEXT
NOUVEAU / NEW / NEU

GUMICSIZMA
GUMMISTIEFEL
GUMMISTÖVLAR
BOTAS DE GOMA
BOTTES CAOUTCHOUC
RUBBER BOOTS
STIVALI DI GOMMA
RUBBER LAARZEN
KUMISAAPPAAT

RETOUR TEXTES / BACK TO TEXTS / ZURÜCK ZU TEXT
TEMOIGNAGES
JOHN RICHARD
OMAR MARGINAL A LYON
JOACHIM PAUL
FRANCIS ALF
CHRISTIAN YVES