ll ne reste que deux concurrents : Laurent et Jacques. Tous deux sont à une tige d’intervalle. On sait que le carrousel tourne à grande vitesse. Mais de fait, ils se trouvent du même côté du carrousel. Déséquilibré, le mât oscille beaucoup. Les tiges tournent encore mais mal. Tout le carrousel est secoué. Les tiges vibrent énormément à cause du déséquilibre du mât. Elles oscillent aussi. À chaque tour elles varient en hauteur… Quelques secondes à 60 degrés, une seconde plus tard elles tombent à 30 degrés et rapidement elles montent à 90 degrés par rapport au mât... Voilà qui ajoute aux difficultés de nos concurrents. Jusque là Jacques le costaud et lourd tenait bien le coup. Laurent est en assez bonne position mais a une botte en moins… Pas question pour lui de changer de tige. Les autres tiges libres sont passablement huilées maintenant.
À cause des fortes vibrations et des oscillations bizarres des tiges, nos deux finalistes ont glissé vers le bas de leur tige… et peinent beaucoup. La dernière botte de Laurent arrive au bas de sa tige… Il la tient passablement bien appuyé sur le métal collant… Mais il fatigue beaucoup. Jacques est incroyablement fort… Le voilà au bout de sa tige. La moitié de son corps est dans le vide. Il ne tient que par la force de ses mains et de ses bras.
On approche du dénouement, mes amis… Jacques qui a l’expérience des bottes de caoutchouc a encore ses deux bottes aux pieds. La force centrifuge est au maximum : à chaque coup de balancement de sa tige les bottes de Jacques veulent le quitter. Après un certain moment elles sont à moitié sorties… Jacques sait qu’il doit garder au moins une botte au pied pour espérer gagner. Laurent fatigue de plus en plus… Centimètre par centimètre, inexorablement, il glisse tout au bout de sa tige…
Jacques fait une tentative pour sauver au moins une botte… Il est sur le point de perdre ses deux bottes s’il ne fait rien. De plus sa botte gauche est à demi sortie. Elle est tournée de 180 degrés. Le bout de son pied pointe vers le talon. S’il laisse aller une botte ainsi avec son pied libre il pourrait faire glisser sa dernière botte vers le haut. Il laisse sa botte gauche tomber et tente de récupérer l’autre. Son pied libre est cependant très huilé et à chaque fois qu’il croit être en mesure de pousser sa botte vers le haut le caoutchouc glisse sous son pied… Le dessous de sa botte est difficile à atteindre. Elle pendouille et bouge énormément à cause du vent, des oscillations et des vibrations. Voilà que sa botte arrive sur le bout de ses orteils… Il tente de mettre son pied perpendiculaire à la tige de sa botte pour la bloquer et l’empêcher de sortir… Mais un ultime coup de fouet de sa tige expédie sa dernière botte loin dans le sable…
Nous avons un gagnant : Laurent. Le carrousel diminue de vitesse mais Laurent est totalement épuisé. Il se laisse tomber sur les matelas. Le carrousel perd encore de sa vitesse : Jacques se laisse pendre au bout de sa tige puis prend pied sur la plateforme. Laurent est félicité par tous, y compris Jacques.
Tous ou presque sont ravis de cette expérience inoubliable. Seul Marcel n’a pas tellement aimé l’exercice ; finalement il continue de détester les bottes de caoutchouc. Laurent, lui, a bien aimé : il a touché les 1000 euros, mais il continue à préférer la marche en bottes de caoutchouc en forêt et à s’amuser à s’enfoncer dans la boue avec. Il aime bien la succion de la boue et le son que font les bottes en s’extirpant. De leur côté, François et Pierre ont vécu une expérience savoureuse et inoubliable. Et Pierre n’a déjà plus qu’une idée en tête : grimper de nouveau avec des bottes trop grandes pour lui jusqu'au moment suprème où il les perd...
Signé : Martinbottes
Tournoi de carrousel en Nora, par Martinbottes
page 4/4 © AMBC, 2009.
