Le p'tit botteux du coin, s'en va de bon matin,
prendre son train à la gare de Melun.
Il siffle, l'air serein, du bon p'tit gars malin
qui va bosser heureux en direction d'Pantin
Comm' chaque matin d'la semaine,
qu'il pleuve ou bien qu'le soleil règne,
il prend son train d'banlieue, le p'tit botteux du coin.
Il marche d'un bon pas,
du pas du bon brav' gars qu'a pas de noir à l'âme.
En attendant sa rame,
il se frotte les mains, ou se masse les bottes.
Ce sont des Benylsport, des bottes d'un vrai confort.
Au point que chaqu' matin, sans mêm' se prendre la tête,
il les enfile avec entrain. Il se fait d'avance une fête :
il sait qu'il sera bien dans le train
et puis même au boulot
Les tout premiers matins, ses collègues barjots,
se sont moqués, crétins,
de ses bottes bien portées.
Depuis, ils s'y sont faits. Faut dire qu'il est sympa, le « p'tit botteux d'Melun »
C'est comme ça qu'ils l'appellent, ses potes du boulot
Et, comme lui il les aime, ses belles Benylsport,
bien portées, patinées
, il se moque des anciens quolibets
D'ailleurs, ils sont passés.
Et chacun de l'aimer, le « p'tit botteux d'Melun »
Une poignée de mains,
ou une tap' dans le dos
Ses collègues de boulot,
L'apprécient et l'invitent, chez eux, à l'apéro,
Ou bien pour le ciné, et tout au long de l'année,
Qu'il fasse froid ou bien chaud,
Il garde toujours aux pieds
ses Benylsport préférées
Et jamais de rien d'autre on ne l'a vu chaussé
Et mêm', c'est le respect
Depuis qu'il a sauvé, un jeun' gars qui allait
se noyer depuis l' quai.
Ça, c'est sûr et certain !
Tout le monde l'aime bien,
le p'tit botteux d'Melun !
Qu'il fasse froid, qu'il fasse chaud,
Chaqu' fois qu'il prend son train,
il port', le soir comm' le matin
Ses bott' de caoutchouc
Et moi, chaque matin,
bien botté de « Cebo »
je lui serre la main
devant l' marchand de journaux
de la gare de Melun